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Utiliser la politique pour conduire la transformation agroalimentaire: Les leçons de l'Ouganda

Malgré la croissance rapide de l'économie ougandaise, 34,6 millions de personnes restent confrontées à l'insécurité alimentaire. Plus, de 72 % de la population du pays n'a pas les moyens d'avoir une alimentation saine, et la sous-alimentation et le surpoids/l'obésité chez les adultes posent un problème de plus en plus important. Pour relever ces défis et encourager la transformation durable du système agroalimentaire ougandais, des politiques plus fortes et une collaboration accrue sont nécessaires, selon un récent brief de la FAO.

L'Ouganda a lancé ses voies de transformation des systèmes alimentaires nationaux en 2021 afin de garantir une nutrition et un bien-être optimaux à tous les Ougandais et de contribuer à l'adaptation au changement climatique et au développement économique durable.

Ces voies nationales comprennent plusieurs priorités clés dans le domaine du développement agricole, de l'alimentation et de la nutrition, des filets de sécurité sociale, du commerce, de la sécurité alimentaire et des normes, ainsi que des programmes de lutte contre le changement climatique. Nombre de ces priorités font déjà l'objet de politiques nationales existantes ; toutefois, comme le souligne le document, l'alignement entre les organes gouvernementaux chargés de la mise en œuvre de ces politiques reste insuffisant. En outre, de nombreuses politiques portant sur des priorités clés de la sécurité alimentaire ne sont pas financées de manière adéquate, et il n'existe pas de mécanisme efficace et coordonné pour le suivi, l'évaluation et le partage d'informations

Pour combler ces lacunes, l'Ouganda a créé le Comité national de coordination des systèmes alimentaires en 2022 afin de renforcer la coordination au sein du gouvernement en ce qui concerne la transformation durable du système agroalimentaire ougandais et la réalisation de ses objectifs essentiels en matière de sécurité alimentaire et nutritionnelle. Le Comité comprend des représentants des ministères et des agences du système agroalimentaire et vise à superviser la mise en œuvre des politiques clés, à forger des partenariats plus solides et à établir des communications et des messages coordonnés. Il se penche également sur la nécessité d'allouer et de mobiliser des fonds et d'autres ressources de manière plus efficace, notamment en établissant des partenariats avec les gouvernements locaux afin de s'assurer que les politiques et les financements nationaux profitent aux populations locales.

Ce comité pourrait constituer un modèle important à suivre pour d'autres pays, suggère le document.

Avec l'établissement et la mise en œuvre appropriés d'une approche systémique du développement agroalimentaire, une coordination plus forte avec toutes les parties prenantes du secteur agroalimentaire et une volonté politique continue de renforcer les cadres juridiques, de gouvernance, politiques et institutionnels, l'Ouganda a le potentiel d'atteindre ses objectifs en matière de sécurité alimentaire, de durabilité et d'économie.

 

Sara Gustafson est consultante indépendan