La transformation agroalimentaire présente des opportunités pour les agriculteurs africains, mais des défis subsistent
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Le Rapport Annuel sur les Tendances et les Perspectives du ReSAKSS 2022 (ATOR) récemment publié, examine en profondeur le secteur agroalimentaire africain, y compris son état actuel, ses défis et ses opportunités.
La Déclaration de Malabo, signée par l’Union africaine en 2014, a reconnu le rôle clé que joue la transformation agroalimentaire dans la transformation du système alimentaire, la réduction de la pauvreté, l’augmentation des opportunités pour les femmes et les jeunes dans l’agro-industrie, l’augmentation du commerce agricole intra-africain et la réduction de l’insécurité alimentaire et de la faim. Cependant, malgré les importantes possibilités de croissance économique, de réduction de la pauvreté et de sécurité alimentaire offertes par la transformation agroalimentaire en Afrique, la croissance et la modernisation du secteur continuent de prendre du retard. Dans le même temps, il reste un manque de recherche sur la performance du secteur et les moyens d’accélérer la transformation et d’accroître la compétitivité.
L’ATOR 2022 comprend 10 chapitres couvrant divers aspects du secteur de la transformation agroalimentaire en Afrique, notamment la croissance, le potentiel et les contraintes ; les tendances clés dans les sous-secteurs de transformation ; et les politiques et investissements nécessaires pour renforcer la capacité du secteur à contribuer à la croissance et au développement globaux de l’Afrique.
La transformation agroalimentaire contribue à la sécurité alimentaire et à la réduction de la pauvreté par de multiples canaux. La transformation fournit des produits alimentaires plus faciles à transporter et plus différenciés, stimulant ainsi les échanges. La transformation agroalimentaire peut également être utilisée pour améliorer le contenu nutritionnel des aliments et prolonger la durée de conservation des aliments déjà nutritifs, les rendant plus accessibles aux consommateurs éloignés des zones de production. Dans le même temps, cependant, la transformation augmente également la disponibilité des produits malsains ou de mauvaise qualité, contribuant à l’augmentation des niveaux de surpoids et d’obésité et soulignant la nécessité de mener davantage de recherches sur la meilleure façon de gérer la croissance du secteur.
L’urbanisation rapide et la croissance de la classe moyenne sont les principaux moteurs de la croissance du secteur agroalimentaire africain. L’ATOR 2022 cite des recherches estimant que d’ici 2050, 59,9% des résidents africains vivront dans des zones urbaines ; dans le même temps, la classe moyenne africaine a augmenté de plus de la moitié au cours de la première décennie du siècle. Ces changements démographiques s’accompagnent d’une demande accrue d’aliments périssables de grande valeur tels que les fruits et légumes, la viande et les produits laitiers, ainsi que d’aliments transformés et de produits alimentaires prêts-à-servir.
Les transformateurs agroalimentaires sont devenus de plus en plus essentiels pour répondre à ces demandes, et le secteur de la transformation en expansion a apporté de nouvelles opportunités pour les petits exploitants à la ferme et à l’extérieur. Les transformateurs transforment les cultures en produits demandés par les consommateurs urbains, ce qui accroît la demande pour ces cultures et, à son tour, augmente les prix à la production et profite aux petits exploitants agricoles. L’expansion du secteur agroalimentaire offre également des possibilités accrues de moyens de subsistance en dehors de la ferme ; le rapport indique que le secteur de la transformation agroalimentaire en Afrique se compose de quelques grandes entreprises et d’un nombre beaucoup plus important de petites et micro-entreprises.
Cependant, malgré les opportunités présentes, la transformation agroalimentaire en Afrique est confrontée à de nombreux défis, en particulier pour les petites et micro-entreprises. Il s’agit notamment du manque de formation technique et de ressources humaines, de l’accès limité à la terre et au financement, de l’accès variable aux matières premières, des coûts opérationnels élevés et de la médiocrité des infrastructures telles que les routes. Ces défis nuisent particulièrement aux petites entreprises en les rendant difficiles à développer ou à produire des biens de meilleure qualité.
Le rapport fournit plusieurs recommandations pour aider à stimuler la transformation dans le secteur de la transformation agroalimentaire en Afrique. La première consiste à identifier et à calibrer correctement les meilleures pratiques qui conviennent aux conditions locales et régionales ; il s’agira notamment de rendre les cultures produites localement plus compétitives en encourageant et en permettant aux agriculteurs de cultiver des spéculations mieux adaptées pour la transformation. Le rapport souligne également l’importance des groupes d’agriculteurs dans la coordination et l’établissement d’économies d’échelle.
Les décideurs doivent également donner la priorité aux investissements dans la recherche et le développement, la formation et l’éducation dans le secteur agroalimentaire, ainsi qu’au renforcement du commerce intra-africain afin d’encourager une utilisation accrue des produits locaux plutôt que des importations.
Enfin, les décideurs politiques et les acteurs du secteur privé doivent accroître l’accès des petits exploitants agricoles et des petites entreprises au financement et aux services de soutien public, en mettant l’accent sur les groupes marginalisés tels que les femmes et les jeunes.