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Dernières fiches-pays du GIEWS

Le système mondial d’information et d’alerte rapide de la FAO (GIEWS) a récemment publié plusieurs nouvelles fiches-pays pour les pays prioritaires du portail de la sécurité alimentaire de l’Afrique sub-saharienne. La série des fiches-pays fournit des informations sur la saison agricole en cours dans les pays et sur leurs perspectives de récoltes pour les principaux produits de base alimentaires, ainsi que les estimations et les prévisions de la production céréalière, les importations de céréales, les prix alimentaires et l’élaboration des politiques. Les dernières mises à jour incluent de nouvelles informations sur le Sénégal , le Sud Soudan , le Nigeria et la Zambie .

Au Sénégal, la production céréalière a augmenté de manière significative pour la deuxième année consécutive  en 2016. La production céréalière globale de 2016 est estimée à environ 2,25 millions de tonnes, soit 55 pour cent au-dessus de la moyenne. L’augmentation de la production de céréales a été possible grâce à une combinaison de conditions climatiques favorables et au soutien du gouvernement apporté au secteur agricole. Les approvisionnements ont aussi entraîné une baisse des prix des céréales dans le pays, mais les prix des céréales secondaires en décembre 2016 sont restés au-dessus de leurs niveaux de l’année précédente. GIEWS rapporte que la production interne du Sénégal couvre généralement un peu plus de la moitié des besoins en céréales du pays, ce qui signifie que le pays compte toujours sur les importations dans une certaine mesure. Ceci rend les populations vulnérables aux fluctuations des marchés céréaliers mondiaux. Bien que l’augmentation de la production en 2016, combinée au record de cultures céréalières récoltées en 2015, ait amélioré la sécurité alimentaire au Sénégal, environ 345.000 personnes restent en Phase 3 (crise) d’insécurité alimentaire, voire pire.

Les prévisions climatiques pour le reste de la saison 2016-2017 de cultures d’été en Zambie, qui s’étend de novembre à juin, prévoit des précipitations au-dessus de la moyenne. Cette augmentation des précipitations devrait améliorer les prévisions de production de cultures. GIEWS rapporte que la perspective agricole globale de 2017 pour la Zambie est favorable, avec une production potentielle de maïs au-dessus de la moyenne. Pour assurer des approvisionnements suffisants en maïs jusqu’au commencement de la récolte, le gouvernement Zambien a révoqué tous les permis d’exportation du maïs (à l’exception des exportations à objectifs humanitaires) jusqu’à mi-octobre. Les prix des grains de maïs et des repas à base de maïs continuent cependant à augmenter à cause des approvisionnements nationaux de plus en plus faibles et une forte hausse des prix de l’essence au détail. De plus, la zone sud du pays continue à souffrir de l’insécurité alimentaire suite à la sécheresse liée à El Niño. On estime qu’environ 975.000 personnes sont en situation d’insécurité alimentaire et ont besoin d’une aide alimentaire. Les conditions devraient s’améliorer en avril avec le début de la principale saison des récoltes.

Au Nigéria, les récoltes de céréales de 2016 ont donné des résultats globalement au-dessus de la moyenne grâce à l’amélioration des précipitations dans les plus grands Etats producteurs et au soutien apporté par le gouvernement au secteur agricole. Les rendements cumulés des céréales pour 2016 sont estimés à environ 22,6 millions de tonnes, soit cinq pour cent plus élevés que les niveaux de 2015. Cependant, les prix des aliments dans le pays restent élevés et de nombreuses parties de la population sont encore confrontées une insécurité alimentaire sévère suite aux conflits incessants et à la forte dévaluation du naira nigérian. La devise a été dévaluée de plus de 50 pour cent depuis le début de 2016 ; par conséquent, les exportations de céréales du Nigéria vers les marchés régionaux ont augmenté, tout en réduisant la demande du pays pour les importations à partir des marchés régionaux. Ces tendances ont eu un impact sur les approvisionnements alimentaires internes et sur les revenus des ménages producteurs. L’insécurité alimentaire a atteint des niveaux extrêmes dans les zones nord du pays à cause des conflits armés incessants. Vers juin-aout, jusqu’à 121.000 personnes devraient connaître des conditions de famine, avec 8,7 millions et 2 millions en situation d’insécurité alimentaire de crise et d’urgence, respectivement. L’Etat de Borno a été particulièrement touché ; GIEWS estime que 96 pour cent de la population qui devrait faire face à des conditions de famine dans les mois à venir sera située dans cet Etat.

Le Sud-Soudan fait également face à une insécurité alimentaire extrême, avec des conditions de famine déjà déclarées dans certaines parties du pays (ancien Etat de l’Unité). A travers le Sud-Soudan dans son ensemble, l’insécurité alimentaire a augmenté de manière significative au cours des trois dernières années à cause des conflits et des problèmes macro-économiques. De février à avril 2017, plus de 40 pour cent de la population devrait se retrouver en situation d’insécurité alimentaire ; jusqu’à 5,5 millions de personnes pourraient souffrir d’insécurité alimentaire en juillet, au pic de la saison creuse. Les résultats préliminaires des évaluations des cultures montrent des récoltes de céréales globales de 2016 d’environ 10 pour cent inférieures aux niveaux des années précédentes. Les conflits ont entravé les activités de plantation et de récolte à travers la plus grande partie du pays. Suite à une baisse de la production, les prix des aliments au Sud-Soudan restent à des niveaux extrêmement élevés. Les prix du sorgho et du maïs dans la capitale du pays, Juba, ont augmenté de 30 pour cent en février 2017, alors que les prix du manioc et de l’arachide ont augmenté de 15 à 30 pour cent, respectivement. Les prix du blé à Juba ont baissé de leur pic en aout 2016 ; cependant, les prix des aliments de base dans leur globalité dans la capitale sont de deux et à quatre fois plus élevés que leurs niveaux antérieurs.