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Cet article a été publié pour la première fois sur le blog de l’IFPRI Ethiopia Support Strategy Program (ESSP) .
La part de ménages consommant des produits laitiers à Addis Ababa a diminué de 11% depuis la crise du COVID-19, probablement dû au risque perçu quant à la consommation de ces produits. Tous les groupes de revenus ont réduit leur consommation, sauf pour le quintile le plus riche dont la consommation est restée quasiment stable.
Plus de la moitié des consommateurs à Addis Ababa évite de consommer des aliments d’origine animale afin d’éviter d’être contaminé par le COVID-19. Il existe, cependant, une forte hétérogénéité dans les produits impactés par ces comportements. Nous observons une réduction important de la demande pour le lait cru, une demande constante – voir plus élevée – pour le lait pasteurisé, et une augmentation de la consommation de lait en poudre, ces deux derniers étant considérés comme moins risqués par les consommateurs.
Cette modification des préférences des consommateurs se transmet tout au long de la chaîne de valeur des produits laitiers, affectant sévèrement les distributeurs, les collecteurs, et les agriculteurs ruraux impliqués dans la chaîne de valeur de lait cru. Les agriculteurs ruraux vendent moins de lait. En conséquence, le prix du beurre a diminué dans les zones rurales, de par la hausse de transformation de lait et l’offre excessive de beurre. Certains ménages tirant leurs revenus des produits laitiers ont subi des pertes, et d’autres indiquent avoir augmenter leur consommation personnelle.
Les prix du lait non transformé sont restés stables sur les marchés urbains et les prix aux producteurs pour les producteurs qui fournissent les structures de transformation du lait n’ont pas changé. Les marges de marketing n’ont pas beaucoup changé non plus.
Du côté des matières premières, les prix des aliments de base – le son de blé et les tourteaux en particulier – ont temporairement augmenté de 30 à 40 pourcent mais les prix sont redescendus à cause de la réduction de la demande associée au début de la saison des pluies et au changement vers le pâturage réalisé par certains producteurs. Les prix des médicaments vétérinaires ont également augmenté de 20 pourcent depuis le début de la crise liée au COVID-19, surement à cause de l’interruption de la chaîne logistique internationale pour ces médicaments.
La production de produits laitiers n’a pas été affectée par la crise. Lire l’article complet.