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La diminution des précipitations et les conflits affectent la sécurité alimentaire

Selon le Système mondial d’information et d’alerte rapide de la FAO (GIEWS), la sécurité alimentaire au Tchad continue de subir les conséquences d’une précipitation irrégulière et insuffisante et des conflits incessants. Bien que le gouvernement ait tenté de stimuler la production agricole à travers un approvisionnement plus élevé en engrais, graines, pesticides et équipements agricoles, on estime qu’en raison du retard dans le démarrage de la saison des pluies et en raison des pluies mal réparties, la production céréalière totale en 2015 devrait s’élever à 2,35 millions de tonnes, soit 11 pour cent de moins que la production de 2014 et 9 pour cent de moins que la moyenne. Toutefois, en dépit de cette récolte réduite, les prix des céréales secondaires sont restés majoritairement stables, reflétant les réserves accumulées après la récolte au-dessus de la moyenne et les importations à partir des pays limitrophes en 2014.

L’instabilité dans la région du lac Tchad a aussi entraîné le déplacement d’une population d’environ 94.000 personnes ; et on estime que plus de 377.000 personnes vivent au Tchad après  avoir fui les confits en République Centrafricaine, en Lybie, au Nigéria et au Soudan. Cette instabilité a augmenté la pression sur le système alimentaire du pays, et une assistance internationale permanente est nécessaire pour assurer aux populations vulnérables un accès aux produits alimentaires. On estime que 1.000.000 de personnes sont au niveau de la Phase 3 (Crise) d’insécurité alimentaire et plus à travers le pays.

La perspective de production est plus positive en Tanzanie où la principale saison des récoltes dans les zones Sud et Centre du pays est censée être favorable. Bien que la région ait connu un climat sec qui a retardé les semailles, les pluies abondantes pendant la saison de croissance ont compensé ces déficits. Dans les régions du Nord, la plantation des cultures de la saison « masika » est terminée, mais les perspectives de production sont plus mitigées. Les pluies saisonnières ont été en quelques sortes irrégulières dans les zones Nord-Est, et les déficits significatifs d’humidité du sol persistent dans certaines régions ; cependant, les pluies de la « masika » devraient être moyennes ou au-dessus de la moyenne, ce qui aura un impact positif sur les rendements des récoltes.

La Tanzanie connaît encore des poches d’insécurité alimentaire dans certaines régions du Nord-Est, en dépit de ces estimations de production favorables. Les régions du Kilimanjaro, d’Arusha et de Tanga, ont connu trois saisons consécutives avec une production en dessous de la moyenne ; et les régions de Dodoma et Singida ont connu une saison creuse plus longue que la moyenne. Bien que les prix du maïs soient généralement stables ou en baisse, ils restent à des niveaux très élevés. Les prix du maïs à Dar Es Salam ont atteint un niveau record en décembre 2015 ; ils ont baissé de 10 pour cent en janvier 2016, en grande partie grâce aux ventes à travers l’Agence Nationale de Réserves Alimentaires (NFRA), mais ils ont repris leur ascension en février 2016 avant de baisser de 26 pour cent vers avril. Dans les deux marchés, les prix du maïs étaient sensiblement plus élevés qu’en avril 2015 (15 et 13 pour cent plus élevés, respectivement).

 

La République Démocratique du Congo (RDC) a connu un bon début de la saison des cultures en 2016, et les conditions pour les premières cultures de maïs sont généralement favorables. Cependant, l’escalade des conflits depuis 2013 a entraîné d’importants déplacements de population et a diminué la capacité d’accès des populations aux aliments et la stabilité des conditions de vie. A partir de décembre 2015, le nombre estimé de personnes déplacées à l’interne était de 1,5 million ; de plus, la RDC comprend actuellement 113.000 réfugiés provenant de la République Centrafricaine et 22.000 provenant du Burundi, ce qui accentue encore plus la pression sur les systèmes alimentaires, sanitaires et sur les services sociaux déjà surchargés. L’interdiction (de courte durée) sur les exportations de maïs en Zambie a aussi entraîné une baisse dans le volume de maïs et de produits à base de maïs disponibles dans les régions sud de la RDC.

En tout, le nombre de personnes classées en Phases 3 (Crise) et 4 (Urgence) d’insécurité alimentaire est estimé à 4,5 millions. En réponse, la communauté internationale a lancé un Plan Stratégique de Réponse en 2016, dirigé par la FAO et le Programme Alimentaire Mondial, pour assister le pays avec une aide alimentaire de 184 millions de dollars US.

La série de rapports de pays GIEWS fournit une vision globale de la situation de sécurité alimentaire dans les pays suivis, en se concentrant sur la saison agricole en cours, les perspectives de récolte pour les cultures de base, l’élevage, les estimations et les prévisions de la production de céréales, ainsi que le prix des aliments et les tendances des politiques alimentaires.