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Le conflit continue d'aggraver la crise alimentaire au Congo

Selon un nouveau rapport national de l’IPC, 40 % de la population de la République démocratique du Congo (RDC) est actuellement confrontée à une insécurité alimentaire de phase 3 (crise) ou supérieure. La poursuite des conflits, les phénomènes météorologiques extrêmes et autres catastrophes naturelles, ainsi que le déplacement de larges pans de la population ont contribué à la persistance de l’insécurité alimentaire dans le pays.

Un rapport similaire de FEWS Net indique que près de 7,2 millions de personnes en RDC ont été déplacées depuis que le conflit en cours dans le pays s'est aggravé en 2023. Dans les régions de l'est, où les affrontements violents se sont intensifiés ces derniers mois, les récoltes de juin ont été perturbées, ce qui a entraîné une détérioration des réserves alimentaires des ménages. De nombreux ménages, en particulier ceux déplacés par les combats, risquent de rester en insécurité alimentaire de phase 3 ou d'urgence de l'IPC.

Les inondations et les glissements de terrain qui en ont résulté dans plusieurs régions du pays ont également endommagé les cultures et les infrastructures, entravant davantage le commerce et les systèmes alimentaires. La productivité agricole du pays a chuté, avec un accès limité aux intrants agricoles nécessaires et une production alimentaire de base réduite. Les prix des denrées alimentaires sur de nombreux marchés locaux restent donc anormalement élevés, ce qui expose encore plus de ménages à un risque d'insécurité alimentaire plus élevée. Sur les marchés de Kinshasa, les prix du maïs jaune local ont augmenté de 7 % par rapport à leurs niveaux de mai 2023, tandis que le prix du riz importé a augmenté de 22 %. L'IPC rapporte que ces catastrophes naturelles récurrentes ont également limité l'accès des ménages à l'eau potable, à l'électricité et aux services de santé.

Les difficultés structurelles aggravent encore la crise, notamment la faiblesse de l’environnement réglementaire et la dépréciation de la monnaie locale. Le pouvoir d’achat des ménages étant encore réduit par les facteurs macroéconomiques, la pauvreté et l’insécurité alimentaire chronique risquent de se propager encore davantage dans tout le pays.

Sara Gustafson est une consultante en communication indépendante.