Les Technologies de l’Information et de la Communications (TIC) – y compris les téléphones mobiles, la communication audiovisuelle, les technologies numériques et les services internet – ont joué un rôle majeur dans le développement de l’Afrique sub-saharienne au cours de la dernière décennie. Les avantages potentiels des TIC pour le secteur agricole de la région et ses ménages agricoles pauvres sont particulièrement importants, d’autant que l’Afrique sub-saharienne possède les plus faibles taux de productivité agricole et les taux les plus élevés de famine au monde.
Un article de blog récent fournit une brève revue de la littérature concernant la manière dont les TIC peuvent être utilisés pour le développement de l’Afrique, en particulier dans le secteur agricole. Par exemple, des études récentes publiées par la FAO, World Development , et Review of Development Finance ont montré qu’en facilitant l’accès et l’utilisation des TIC par les petits exploitants agricoles on peut : améliorer la productivité des agriculteurs ainsi que l’utilisation des intrants ; ouvrir l’accès aux services financiers et aux assurances ; et fournir des informations importantes et opportunes en termes d’agriculture et de nutrition.
Il existe une pléthore de plateformes TIC et d’interventions disponibles pour aider à stimuler le développement agricole et la réduction de la pauvreté en Afrique sub-saharienne. Des programmes tels que Mfarm au Kenya et Agro-hub au Cameroun aident les petits exploitants agricoles à accéder aux informations du marché local et à entrer en contact direct avec les acheteurs potentiels par sms ou à travers les applications mobiles. Les informations météorologiques localisées peuvent également être fournies par sms et application mobile ; ce travail est effectué par le programme Mfarms au Ghana, au Kenya, au Bénin, en Côte d’Ivoire, au Sénégal et au Malawi.
Il existe aussi un certain nombre de plateformes de partage des connaissances et des informations axées sur l’amélioration de la production agricole et sur le développement rural. Le programme Plantwise , par exemple, dirigé par CABI, joue le rôle d’un centre de connaissances sur la santé des plantes, qui fournit des informations, des moyens diagnostiques, des conseils pour la lutte contre les parasites, des analyses de données et un accès aux cliniques des plantes et aux experts.
Toutefois, comme cela a aussi été noté dans le blog, malgré l’attention accordée aux TIC ces dernières années et le succès initial de bon nombre de ces interventions et plateformes, de nombreux défis restent à surmonter pour assurer une utilisation efficace et durable des TIC en agriculture. De nombreuses personnes à travers l’Afrique, en particulier dans les zones rurales, n’ont pas accès aux téléphones mobiles, aux services internet et autres TIC d’importance. Ceci limite l’impact que les programmes technologiques peuvent avoir dans les zones rurales. La disponibilité des données fiables, opportunes et spécifiques au contexte représente également un défi exigeant une plus grande coopération et plus de collaboration parmi les diverses agences gouvernementales et les acteurs du secteur privé.
Pour approfondir le sujet, le portail de la sécurité alimentaire pour l’Afrique sub-saharienne organisera un dialogue virtuel sur l’utilisation des TIC dans l’agriculture africaine. Le débat sera lancé le 23 mai et les discussions commenceront à 8h00 heure UTC (09h00 heure d’Accra). Des questions spécifiques seront abordées ; les utilisateurs peuvent cliquer sur chaque question pour participer au débat ou rejoindre le forum .
- Quelles sont ces fonctionnalités des téléphones mobiles qui les ont rendus si populaires et si efficaces ? Que pouvons-nous apprendre de l’utilisation des téléphones mobiles pour améliorer l’utilisation de d’autres TIC pour le développement ?
- Comment les intervenants du secteur privé et du secteur public peuvent-ils assurer que les TIC comme les téléphones mobiles restent financièrement viables ?
- Quel type de données est le plus pertinent pour les ménages ruraux ? Ces données sont-elles déjà collectées ?
- Comment les plateformes TIC (en particulier les téléphones mobiles) peuvent-elles mieux soutenir l’agriculture, la sécurité alimentaire et nutritionnelle et les systèmes d’alerte précoce ?
Un panel d’experts répondra aux questions et aux commentaires des participants et apportera des suggestions sur les besoins en matière de données et d’informations dans la région. On peut citer, entre autres :
- Shaun Ferris, Services du Secours Catholique, Directeur des modes de subsistance agricoles
- Michael Humber, Université du Maryland/GEOGLAM, Spécialiste Sénior
- MaryLucy Oronje, CABI/Plantwise, Coordinatrice de la Banque de Connaissances, Afrique de l’Est
- Benjamin Addom, CTA, Coordinateur du Programme ICTD
- Jenny Aker, Tufts University, Professeur Associé
- Mercyline Kamande, Université de Mount Kenya, Maître de Conférence
- Charles Steinfield, Université d’Etat du Michigan, Professeur
- Susan Wyche, Université d’Etat du Michigan, Professeur